Absence
Absence
Drame en deux actes Rainer-Maria Rilke
Argument
Sophie vient d’épouser Ernst et décore son nouvel intérieur sur les conseils de sa mère. Tout paraît trop beau dans cet univers parfait. Les éléments d’angoisse se révèlent peu à peu. On découvre un triangle amoureux qui relie Sophie et Ernst à Agla, sœur cadette de Sophie. Celle-ci n’apparaît jamais sur scène. On la découvre à travers les mots des autres protagonistes, qui la rendent encore plus mystérieuse.
Ambiance hitchkokienne pour ce huis-clos amoureux, qui pourrait se dérouler dans un décor à la Edward Hopper. Là, des personnages semblent perdre leur vie dans l’ennui le plus calme et le plus profond, allégorie simple du malheur domestique – clin d’œil également à l’image du couple modèle qui pourrait ressembler à celui des NOCES REBELLES de Sam Mendes. Il y a l’amour, les conflits, les scènes et l’issue fatale : le retournement du bonheur en malheur. Le théâtre de la conjugalité se resserre en un étau quasi-métapsychique. Complétée de lieder de Berg, la pièce devient une véritable partition fantastique où les sentiments oscillent entre la raison et la folie pure. Quand on se penche sur le personnage de Sophie Erben, l’anti-héroïne de ce drame, on pense aux grandes femmes du théâtre naturaliste : Hedda Gabler, Nora d’UNE MAISON DE POUPÉE, car on retrouve les germes de ce qui est le fond même de ces « figures de la fatalité » plutôt que des femmes fatales — comme le démontre Sylviane Agincinski dans son ouvrage DRAME DES SEXES. On ne sait pas comment va évoluer Sophie, sa dernière réplique étant ouverte sur l’avenir, le choix reste encore à déterminer. Deviendra-t-elle une Mrs Dalloway, force tranquille dans un quotidien de convenance, ou suivra-t-elle les traces d’Esther Greenwood, le double littéraire de Sylvia Plath dans LA CLOCHE DE VERRE ?
Bible
Mise en scène, scénographie, costume Olivier Dhénin
Musique Alban Berg
Lumière Anne Terrasse
Collaboration artistique à la scénographie Camille Brulard
Mouvement corporel Nina Pavlista
Elle n’avait pas d’histoire,
les années, vaines, passaient —
quand soudain, dans la lumière
l’amour vint — ou bien qu’était-ce ?
Et d’un coup cela se meurt.
L’étang devant sa maison…
Cela s’ouvre comme un rêve
et comme un destin s’achève.Rilke, LE TESTAMENT
CRÉATION FRANÇAISE
Représentations
Chapelle du Lycée Montaigne, Paris
8 > 17 décembre 2010
Durée du spectacle 70 minutes
Neuf représentations
Diptyque Rilke
Présenté parallèlement à ORPHELINS de Rilke à la Cartoucherie de Vincennes – Théâtre du Chaudron du 4 au 11 décembre 2010